h

L’événement, un multiplicateur de changements culturels – A la découverte de Cyclope

Alexandre Bigot

Alexandre Bigot

Co-fondateur de Cyclope

Sommaire

L’équipe de L’Innovatoire a rencontré Alexandre Bigot, co-fondateur de Cyclope, un service de stationnements vélos temporaires et sécurisés pour les événements. Alexandre nous parle ici de sa vision de la ville de demain, de l’attractivité de la filière et de ses nouveaux enjeux, ainsi que du concept de Cyclope plus en détails.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Oui bien sûr, je m’appelle Alexandre, je suis le fondateur de Cyclope, un service de stationnement temporaire de vélos et de trottinettes. Nous nous déployons sur tout type d’évènement : concerts, spectacles, compétitions sportives, foires, salons…

Pour en dire un peu plus sur moi, j’ai une formation d’ingénieur, ensuite 4 ans en conseil, et je suis entrepreneur depuis maintenant deux ans. Ce qui m’anime au quotidien, c’est d’apporter des solutions concrètes à toutes celles et ceux qui souhaitent avoir un mode de vie plus durable, et en particulier sur les sujets de mobilité.

L’objectif qu’il faudrait se donner dans les villes, c’est de multiplier par 10 la part modale du vélo, ce qui nous rapprocherait seulement du niveau actuel aux Pays-Bas. Et pour cela, c’est principalement au manque de stationnements sécurisés qu’il faut s’attaquer : à son domicile, sur son lieu de travail, mais aussi partout où l’on va : au supermarché, à un concert, une exposition, ou même juste pour aller boire un verre… Il manque des centaines de milliers de stationnements vélos et sécurisés.

C’est à cette problématique que vient répondre Cyclope !

Une petite présentation du concept Cyclope ?

Notre métier consiste à travailler, d’un côté avec les collectivités, et de l’autre avec les organisateurs d’évènements pour déployer des stationnements temporaires sur les pics d’affluence dans les villes, et en particulier sur les évènements.

Un point intéressant que nous avons observé, c’est qu’en fonction des événements, il y a une forte variabilité du public se déplaçant à vélo. Par exemple, il peut y avoir jusque 300 vélos pour un concert au Zénith de Paris avec un public de trentenaires. En revanche, le lendemain sur un concert avec un public un peu plus jeune, il n’y en aura que 3. Et donc pour une collectivité ou une structure événementielle, c’est compliqué d’investir sur du stationnement sécurisé en dur : faudra-t-il construire 50 places, 100 places, 300 places ?…

On a par conséquent désigné notre offre pour nous adapter à l’affluence, et répondre ainsi aux besoins réels des lieux. Notre solution ne nécessite pas d’investissement, et se déploie très facilement et rapidement au début des événements ! D’autant plus que nous mettons à disposition des utilisateurs quelques services supplémentaires : la surveillance des vélos par une personne sur place, la maintenance et la réparation ou encore la recharge des VAEs.

Et pour aller jusqu’au bout dans notre démarche, nous opérons tous nos déploiements de centre-ville en cyclo-logistique. Nos équipements sont conçus pour être légers et compacts, et cela nous permet d’être beaucoup plus flexible que si nous utilisions des camions ou des remorques. D’un point de vue environnemental, cela change tout.

Cela fait combien de temps exactement que l’aventure Cyclope existe ?

Cyclope va fêter sa première bougie ! Nous avons commencé le projet en janvier 2022 et nos premiers déploiements se sont faits en avril à la Villette et à la Philharmonie de Paris. Nous en sommes maintenant à plus de 200 déploiements en région parisienne, avec des belles références comme la journée Olympique à côté du Stade de France, Lollapalooza à l’hippodrome de Longchamp, Rock en Seine, les Rolex Paris Masters à l’Accor Arena… Nous sommes ravis de ce développement jusqu’à présent, et nous avons d’ailleurs plein de nouveaux projets à mener dans les mois qui viennent dans toute la France !

Quels sont, d’ailleurs, les gros projets à venir pour Cyclope ? Vous avez déjà déployé sur de gros événements, ce n’est quand même par rien, mais quels sont vos enjeux pour la suite et notamment pour 2023 ? Un développement hors de Paris ? Une nouvelle cible événementielle à l’approche des JO de 2024 ?

Notre objectif principal est de répondre à un besoin qui est déjà bien présent, et qui va continuer de s’accentuer avec l’essor du vélo. Cela passe donc par quoi ?

Nous déployer sur un maximum d’événements culturels, que ce soient des festivals, très ponctuels, mais aussi des concerts dans les salles qui accueillent du public toute l’année. Du côté du secteur sportif, nous sommes en lien avec des fédérations, des ligues et plusieurs clubs sur tout le territoire. Pour l’événementiel professionnel, il y a un certain nombre de grands événements, de grands salons, de foires que nous allons également accompagner.

Et pour cela, il faut nous implanter dans chacune des grandes agglomérations françaises. Nous avons aujourd’hui une capacité de 500 places de stationnement, et nous investissons tous les mois dans de nouveaux équipements. L’idée serait d’avoir entre 200 et 500 places dans chacune des grandes villes, pour pouvoir répondre localement aux besoins de stationnement évènementiel.

Nous assistons à une prise de conscience importante de nouveaux enjeux en matière d’environnement, de RSE, de QVT… quelle est aujourd’hui votre vision face à cette évolution des mœurs ? Est-ce que vous avez une vision globale, peut être un avis là-dessus, et sur ce qui selon vous devrait changer (et pas seulement dans la filière événementielle) ?

Je pense que tout le monde a son rôle à jouer pour relever les défis environnementaux, sociaux et économiques qui nous font face : les consommateurs, les citoyens, les entreprises, les associations, et bien entendu, la puissance publique qui doit changer les règles du jeu.

Prise de conscience certes, mais il faut maintenant passer aux actes, innover, légiférer, implémenter des nouvelles solutions. C’est difficile, mais je reste optimiste. Et pour les entrepreneurs, c’est aussi source d’opportunités qu’il faut savoir saisir. C’est ce que nous essayons de faire avec Cyclope finalement : travailler à rendre les villes plus vivables en développant l’usage des mobilités douces et en créant de l’emploi.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans la filière événementielle ? Qu’est-ce qui vous a sensibilisé pour vous décider à lancer votre projet à destination de cette filière en particulier ?

Plusieurs éléments. Le premier, c’est que nous avions vite identifié le problème du stationnement vélo et trottinette sur les grands évènements. Au-delà de réduire l’impact carbone, cela permet aussi de mieux accueillir ce public, d’éviter les problèmes de sécurité liées aux batteries des vélos, de réduire la congestion automobile aux alentours…

Ensuite, on a vite apprécié nos premiers échanges avec les acteurs de l’événementiel. Le secteur est très innovant et dès qu’une opportunité est identifiée, cela peut aller assez vite. La preuve : nous avons commencé notre aventure en janvier et nous étions déjà à la Villette en mars !

Enfin, et c’est pour moi l’élément le plus important : c’est l’influence que le secteur peut avoir sur son public et au-delà. Avec toute la visibilité dont ils bénéficient, les évènements sont des multiplicateurs de changements culturels. En France, nous avons l’habitude du tout voiture, il faut changer ça ! Et je crois qu’il y a quelque chose de très fort à voir des grands évènements, des grands festivals et des grandes compétitions sportives s’impliquer et promouvoir les mobilités décarbonées.

Vous avez parlé de ville de demain notamment, est-ce que vous avez une vision de l’événement de demain ?

Ma vision est qu’il s’agit d’un secteur précurseur, et que cela va le rester sur de nombreux sujets. Que ce soit sur les sujets du développement durable, de la mobilité du public… mais aussi au niveau de tout ce qui touche au digital, avec la transformation des formats, le web 3, les NFT, le phygital… Nous sommes une filière moderne, et je pense, avec tous les atouts nécessaires pour relever nos défis et ceux de notre société.

Le mot de la fin ?

Mettez-vous au vélo tous les jours pour tous vos trajets !

À propos de l'auteur

Alexandre Bigot

Alexandre Bigot

Co-fondateur de Cyclope

Experienced consultant and entrepreneur dedicated to making a positive environmental and social impact. Significant expertise in strategy, performance improvement and due diligences. Team player with proven track record of effectively leading teams to deliver financial and operational results. Passionate about mobility, utilities, medtech and private equity.

Suivez-nous